Antoine Desrosiers ll, qui s’est marié en 1875 à Ste-Luce, habitait possiblement encore ce lieu le 29 mai 1914, quand au large de Sainte-Luce, se produisit l’une des plus grandes catastrophes maritimes de l’histoire: le luxueux paquebot anglais Empress of Ireland sombra dans les profondeurs du golfe du Saint–Laurent. Ce transatlantique, long de plus de cent soixante cinq mètres, partait de Québec pour se rendre à Liverpool. Près de mille cinq cents personnes se trouvaient à son bord, dont 420 membres d’équipage. Une cargaison d’or était transportée dans les coffres du paquebot, ainsi que plusieurs autres objets de valeur.

Vers 1 h 30 du matin, le capitaine du vaisseau, M. Kendall, voit les feux de tête du mât d’un steamer se trouvant approximativement à une dizaine de kilomètres.Aucun problème particulier ne semble s’annoncer. Cependant, un banc de brume tombe soudain sur le Saint-Laurent et l’on ne distingue plus les feux de l’autre bateau. Le capitaine de l’Empress of Ireland fait donc stopper son navire puis ordonne de faire machine arrière.Il fait également retentir des coups de sirène. Tout semble calme, mais la masse de l’autre vaisseau surgit subitement du brouillard à trente mètres à peine!

Il s’agit du Storstad, de 150 mètres de long, qui transporte du charbon entre la Nouvelle-Écosse et Montréal. Le capitaine Kendall crie au commandant du Storstad de faire machine arrière, mais il est trop tard. Le Storstad heurte alors L’Empress of Ireland par le milieu, toutes les lumières s’éteignent et en moins de 15 minutes, le navire sombre dans les flots, entraînant avec lui de 999 à 1 014 personnes (les chiffres varient selon les sources). Quant au Storstad, il n’a à déplorer que des dégâts matériels.

Cependant, la tragédie de l’Empress of Ireland fut vite occultée par le déclenchement de la Première Guerre mondiale.

 

Empress of Ireland

Affiche publicitaire de l’époque Luxurious fast mail steamers. Photo : www.shmp.qc.ca